yannick guédon
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pause
2010
  • Deborah Walker
  • Jean-Brice Godet
  • Patrice Soletti
  • Philippe Cornus
  • Yannick Guédon
  • violoncelle
  • clarinette
  • guitare électrique, guitare acoustique
  • vibraphone, timbale
  • chant

Pause s'inscrit dans la continuité des problématiques explorées dans le programme Soupir, à savoir la pulsation intérieure et le rythme.
Les trois pièces qui constituent Soupir reposent sur une mise à l'épreuve, une mise à mal par l'interprétation de principes d'écriture très formels - les musiciens étant, à certains endroits, dans l'impossibilité de jouer la partition.
Pause prend le parti inverse, elle évite le préalable d'une partition formelle, et s'envisage comme une pratique aboutissant dans un second temps à une écriture, à une formalisation (plus ou moins arrêtée) de la partition. Il s'agit d'engendrer des processus musicaux à partir de plusieurs matériaux.

- La première séquence consiste à jouer un bruit blanc ou coloré continu en ne laissant aucun silence. Il doit être joué droit, sans attaque au début ni crescendo ou decrescendo à la fin.
La première contrainte est de ne jamais jouer en même temps. La deuxième est de ne jamais laisser entendre de silences.
Tout au long de la pièce, aucun indice visuel ou sonore ne doit être donné pour signaler le début ou la fin du son émis.
Chaque musicien·ne est sur le qui-vive, prêt à relayer le ou la musicien·ne qui joue pour éviter tout silence.
Si deux personnes commencent en même temps, elles doivent s'arrêter, et ainsi de suite jusqu'à ce qu'il n'y ait vraiment plus qu'une seule personne à jouer.

- La deuxième séquence consiste à raccourcir un morceau de musique jusqu'à son élément le plus infime.

- La troisième est une tentative d'atteindre la même hauteur de son par intervalles microtonaux mais sans jamais commencer ni finir ensemble.

- Dans la quatrième séquence, les musicien·ne·s sont disposé·e·s en cercle et se font dos. Chacun·e est assis·e face à une personne du public. Ielles cherchent à jouer un accord tous ensemble, sans signes visuel ni auditif.
La note doit être jouée staccatissimo.
Entre chaque tentative, ielles laissent un temps de dépôt, de résonance, pour se concentrer de nouveau et tenter de deviner le moment où tout le monde pourrait jouer ensemble.
Ce processus génère un éparpillement des sons parmi de longues périodes de silence.

- Dans la dernière séquence, les musicien·ne·s doivent choisir un son correspondant au pied droit, et un autre correspondant au pied gauche. Les musicien·ne·s imaginent ensuite leur façon de sortir de la salle puis jouent cette marche imaginée avec les deux sons. Après quoi ils sortent, reviennent et jouent le vrai chemin "musical" qu'ils ont parcouru. Les interprètes doivent faire face à l'impossibilité de se souvenir du nombre exact de pas et du rythme exact de leur marche réelle.

Dans chaque séquence, un·e musicien·ne fait une véritable pause, ne jouant pas pendant toute la durée de la séquence. Iel se contente de rester debout ou assis·e parmi les autres et d'écouter.

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production | ensemble thymes
avec le soutien
de la DRAC Languedoc-Roussillon
du Conseil Régional Languedoc-Roussillon
du Conseil Général de l'Hérault
de la ville de Montpellier

remerciements aux
Laboratoires d'Aubervilliers ainsi qu'à la Baignoire-Montpellier

en collaboration, pour le prêt de la timbale, avec l'Orchestre National de Montpellier